Murambi est situé sur un plateau de la
préfecture de Gikongoro, pas loin de Butare, sur la droite de la route
de Cyangugu.
Le mémorial se trouve dans une école secondaire qui était presque
terminée au moment du génocide.
Un bâtiment imposant qui devait initialement servir de bâtiment
administratif de l’école est devenu l'entrée du Mémorial.
Dès qu’on y entre, on est
accueilli par l’histoire du drame. Sur le mur du couloir circulaire,
sont exposés, coupures de journaux racontant le génocide,
photographies macabres, extraits de discours de haine ayant conduit au
drame...En français, en anglais et en kinyanrwanda.
Ce qui frappe, c'est la façon méthodique dont le
massacre a été planifié depuis la période coloniale jusqu’à
l’indépendance, et même après, par les pouvoirs successifs.
A l’extérieur à droite, des blocs rectangulaires ou carrés de béton.
Ce sont des sépultures. Y ont été ensevelis dignement 34.000
Tutsis massacrés à Murambi”.
A gauche, une des fosses communes d’où
plusieurs corps ont été exhumés est clôturée. Derrière le bâtiment,
des corps d’hommes, de femmes et d’enfants sont exposés dans 24 salles
qui devaient être des salles de cours. On a conservé des corps entiers
avec tous leurs membres, certains portent des cheveux. Mais tous
présentent l’aspect d’un squelette.
On reconnaît des corps d’enfants, de
femmes et de personnes âgées. Séchés simplement à la chaux, les corps
sont disposés côte à côte sur des tables, ce qui dégage une odeur
difficilement supportable. 1.200 corps ont été conservés depuis 1996
quand ils ont été exhumés.
Deux des
salles qui servent de sépultures |
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Dans une salle qui aurait dû être le réfectoire des
pensionnaires de l’école secondaire, des vêtements ayant appartenu aux
victimes sont rangés sur des étagères. Les massacreurs leur
ôtaient leurs vêtements aux victimes après les avoir massacrés.
Derrière les bâtiments, il y avait
encore des fosses communes d’où ont été extraits les corps des
victimes”
Quand les soldats français sont arrivés, ils ont bien remblayé
l’endroit et c’est sur les fosses communes qu’ils avaient installé
leur terrain de volley-ball. Quel manque de respect !
“Murambi est l’histoire de la façon
dont périrent 40.000 hommes, femmes, enfants tutsis dans une école
secondaire en construction, le 21 avril 1994”. C'est ce qu'on
peut lire sur le mur d’un couloir du Mémorial.
Les pancartes
marquant les endroits d'un charnier et le terrain de volley des
soldats français. |
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Quinze ans après le génocide, Murambi est une bourgade paisible qui
s’efforce d’oublier l’horreur. Depuis le Mémorial, on aperçoit,
par-dessus une vallée, la prison de Gikongoro. Là, sont gardés
les prisonniers du génocide. Ceux jugés par les Gacaca et ceux jugés
par les tribunaux classiques.
Habillés en ensembles roses ou orange, ils font des travaux d’utilité
publique. Sur la route de Gikongoro, de vastes champs de maïs, de riz
et de manioc témoignent de l’effort de socialisation de ceux qui,
hier, dans un accès de folie, ont massacré leurs semblables.
Voir ces prisonniers aller et revenir
des champs, en rangs, parmi une population dont ils ont massacré les
familles et qui les ignorent, a quelque chose d'assez surréaliste.