MERCURE (Hg )

Du latin hydrargyrum, «!argent liquide

 C'est le seul métal liquide à température ambiante, numéro atomique 80. C'est un élément de transition.  Le mercure fond à -!39!°C, bout vers 357!°C, a une densité de 13,5, valeur très élevée pour un liquide!; sa masse atomique est égale à 200,59.   Connu depuis l'Antiquité, le mercure était utilisé par les Grecs pour amalgamer l'or. Considéré jadis comme de l'argent liquide, il fut étudié par les alchimistes. Antoine Laurent de Lavoisier montra qu'il s'agissait d'un élément chimique.  Son minerai principal est le cinabre.

Le mercure est assez peu abondant dans le milieu naturel : en l'absence de pollution, sa teneur varie entre 0,01 et 0,0001 ppm dans les roches, l'air et l'eau. On le trouve en faibles quantités à l'état pur ou combiné avec l'argent!; on le rencontre le plus souvent sous forme de sulfure dans le cinabre, de formule HgS.

Aux températures ordinaires, le mercure est un liquide brillant, de couleur blanc argenté, qui s'altère lentement à l'air. Solidifé, il a l'aspect de l'argent. Légèrement volatil à température ambiante, le mercure devient solide lorsqu'il est soumis à une pression de 7 640 atmosphères. Il se dissout dans l'acide nitrique ou l'acide sulfurique concentré, mais est résistant aux alcalins.  Le mercure, liquide aux propriétés remarquables (faible tension de vapeur, densité élevée), est utilisé dans les thermomètres, les pompes à vide, les baromètres, ainsi que dans les redresseurs et les commutateurs électriques.

Principales utilisations

 Les lampes à vapeur de mercure sont utilisées comme source de rayons ultraviolets dans les maisons, ainsi que pour stériliser l'eau.  (La vapeur de mercure émet de la lumière lorsqu'elle est excitée par une décharge électrique ).  Parmi les composés du mercure commercialement importants, on trouve les organomagnésiens, de formule générale R-Hg-X, le sulfure de mercure (II) utilisé comme pigment vermillon, le chlorure de mercure (I), ou calomel, utilisé dans les électrodes.

En médecine, on a longtemps utilisé le mercure pour son action antiparasitaire et antiseptique, puis comme antisyphilitique. Aujourd'hui, on emploie le calomel comme purgatif, et le bichlorure (sulfure de mercure (II)), ou sublimé, sert d'antiseptique puissant!; ainsi, le Mercurochrome est une solution aqueuse rouge à base de bichlorure. Certaines pommades dermatologiques contiennent des oxydes de mercure.

Le mercure se combine avec de nombreux métaux, dont l'or et l'argent, pour former des alliages appelés amalgames. Actuellement, les plus courants sont l'amalgame de cuivre, utilisé comme mastic, et l'amalgame d'argent et d'étain, très employé en chirurgie dentaire pour obturer les caries, mais vu sa toxicité, il est de plus en plus souvent remplacé par d'autres amalgames.  Le mercure est extrêmement toxique sous forme de vapeur et sous la forme de ses sels solubles dans l'eau, qui rongent les membranes cellulaires.

Le mercure se répand très rapidement dans la biosphère.  Une partie du mercure présent dans un cours d'eau se vaporise très facilement, pénètre dans l'atmosphère et retombe sur le sol dans les pluies acides. Une autre partie du mercure peut être absorbée par les plantes et les animaux aquatiques et s'introduire ainsi dans les différentes chaînes alimentaires. Les bactéries transforment le mercure métallique en composé organique par méthylation : le mercure stocké dans les sédiments est alors réintégré dans les chaînes alimentaires, sous forme de composé volatil très toxique. Ainsi, de 1953 à 1960, plusieurs cas de contamination alimentaire ont été découverts dans la baie de Minamata (Japon), où une usine chimique déversait du mercure et où les poissons présentaient une teneur élevée en thiométhyl-mercure.

RETOUR AU TABLEAU

RETOUR AUX DOSSIERS